Le docteur Fernanda Luque a ordonné le transfert immédiat du corps de Clara dans une salle du crématorium où l’équipe médicale pourrait intervenir en attendant une ambulance entièrement équipée. La priorité était absolue : tenter de sauver le bébé. Le protocole était complexe, mais chaque seconde comptait.
Álvaro restait à un mètre de distance, soutenu par un policier qui tentait de le calmer. La situation était exceptionnelle et exigeait de la précision. Lorsque la médecin eut réuni les instruments nécessaires, elle expliqua d’une voix ferme :
« Clara est cliniquement décédée, mais le bébé présente encore une activité cardiaque. Nous allons tenter une césarienne péri-mortem. »
La phrase a glacé l’assistance.
Pendant que Fernanda travaillait avec un autre médecin qui venait d’arriver, ils commencèrent à ouvrir prudemment l’abdomen de Clara. Tout se déroula dans un silence pesant, seulement interrompu par les instructions chirurgicales. Lorsqu’ils parvinrent enfin à accéder à l’utérus, la médecin retint son souffle un instant.
« Le voilà… » murmura-t-elle.
Le bébé était vivant, bien que son teint fût d’une pâleur inquiétante. Après avoir coupé le cordon ombilical, ils l’ont rapidement enveloppé dans des couvertures thermiques et l’ont branché à un petit masque néonatal pour lui administrer de l’oxygène.
Álvaro l’a vu lorsqu’ils l’ont soulevé. Il était tout petit, mais il bougeait les bras. Son cœur s’est brisé.
« Est-ce qu’il… est-ce qu’il va bien ? » demanda-t-il à voix basse.
« Il est vivant », répondit Fernanda. « Mais il avait besoin de soins intensifs d’urgence. »
L’ambulance est arrivée juste à ce moment-là. Le bébé a été transporté à l’hôpital Miguel Servet, tandis que la police restait sur place pour documenter la procédure. L’affaire nécessitait des rapports détaillés, car le décès de Clara avait été constaté, et l’on apprenait maintenant que le fœtus était encore vivant.
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