J’étais juste creuse.
« Shay, dit David en s’éclaircissant la gorge, nous devrions passer au centre de dons. Je veux vérifier leurs horaires. Linda a dit qu’elle rentrerait à la maison pour sortir la nourriture afin que les gens puissent se servir. Je lui ai dit de le faire dans le jardin. »
« Pourquoi ? » Je me suis tournée vers lui, perplexe.
« Je pense qu’on devrait commencer à emballer les affaires d’Emily, Shay. Tu sais… tant que c’est encore frais. Sinon, ses affaires vont rester intactes pendant des années. »
« Tu es sérieux, David ? », ai-je dit en clignant lentement les yeux, sentant une migraine monter.
« Plus on s’accroche au passé, plus il sera difficile d’aller de l’avant. C’est comme arracher un pansement, il faut le faire rapidement. Réfléchis-y, Shay. C’est la solution la plus sensée. »
« Mon enfant vient d’être enterrée, David. Aie un peu de décence. »
Je n’ai rien dit d’autre. Je ne pouvais pas. Je me suis contentée de le fixer, me demandant quel genre de père était si pressé d’oublier.
Lorsque nous nous sommes garés dans l’allée, mon cœur a sombré en pensant que mon enfant ne courrait plus jamais dans le couloir. Elle ne rentrerait plus jamais à la maison, n’enlèverait plus ses chaussures et ne demanderait plus ce que je lui ai préparé à grignoter.
En traversant le couloir, j’ai remarqué que des cartons étaient déjà empilés proprement le long du mur. Des étiquettes écrites à la main par David avec sa calligraphie soignée me fixaient du regard.
Linda lui a dit que rester occupé pourrait l’aider. Peut-être pensait-elle aux tâches ménagères, comme la vaisselle et la lessive, et non pas effacer l’existence de notre fille.
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