Une petite fille sur le trottoir
Au début, il crut que la chaleur lui jouait des tours. De l’autre côté de la rue, sur l’étroite bande de trottoir entre deux entrepôts, une silhouette menue vêtue d’un polo bleu clair et d’une jupe plissée marchait d’un pas incertain, comme si chaque pas pouvait être le dernier.
Il n’y avait aucune école dans les environs de ce quartier. Seulement des entreprises de transport routier, des entrepôts et des terrains vagues poussiéreux remplis d’engins de chantier.
La fillette ne devait pas avoir plus de huit ans. Ses cheveux blonds, humides de sueur, lui collaient au front. Son sac à dos, mal ajusté, pendait sur une épaule et rebondissait contre son flanc tandis qu’elle avançait à petits pas.
Caleb se redressa, oubliant la fontaine à eau. Il sentit une oppression dans sa poitrine.
Elle s’arrêta. Sa main se porta à sa poitrine. Pendant un instant, elle resta immobile, comme si le temps s’était figé.
Puis ses genoux ont fléchi.
Elle s’est effondrée sur le béton comme une marionnette dont on aurait coupé les ficelles. Le bruit de son petit corps heurtant le sol était discret, mais pour Caleb, il était plus assourdissant que tous les chariots élévateurs du quai.
Lire la suite sur la page suivante >>