La première fissure
Je m’arrêtai au bord du grand hall, à demi dissimulée par une colonne de fleurs blanches. Mon père trônait toujours au centre, le visage rouge et expressif. Ma mère se promenait entre les tables, un sourire radieux aux lèvres. Mateo, le roi du jour, recevait accolades et compliments.
Un ami de la famille, M. Ramírez, un avocat qui m’avait toujours méprisé, s’approcha de moi d’un pas décidé, prêt à me réprimander. Il commença à parler, puis il aperçut les insignes, les rubans. Je vis le changement dans son regard. Son arrogance disparut. Il ferma la bouche, me fit un signe de tête sec et s’écarta.
La première fissure dans leur mur.
Un changement dans la pièce
Ma mère me vit ensuite. Son sourire se figea. Le verre lui glissa des doigts et s’écrasa sur le sol en marbre dans un bruit sourd qui se perdit dans le silence grandissant. La panique traversa son visage, non pas pour moi, mais pour la scène.
Mateo m’a remarquée lui aussi. Son sourire parfait s’est effacé. La pitié que j’avais perçue auparavant avait disparu. À sa place, une colère froide. Pour lui, il ne s’agissait pas de ma souffrance, mais de se mettre en avant.
Ils se sont approchés de moi — ma mère et Mateo — comme une porte qui se referme lentement.
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