Chapitre 4 — Le long et doux après-midi
Le temps s’étira. Les infirmières baissèrent la lumière. Une pancarte sur la porte indiquait : « Visite discrète en cours » . Elena mit les moniteurs en mode silencieux et recouvrit le dos de Ritchie d’un drap léger pour le garder au chaud. Les visiteurs passaient à voix basse. La poitrine du chien se soulevait et s’abaissait au rythme parfait de celle de l’homme ; deux vieux métronomes retrouvant l’harmonie une dernière fois.
Alden parlait par petites touches, des souvenirs gravés dans des phrases : le jour de pluie où il avait trouvé un chiot terrorisé sous un pont ; le premier Noël après la mort de sa femme, quand Ritchie avait dormi le nez dans la pantoufle d’Alden ; leurs promenades, leur entêtement, leurs petits miracles du quotidien. « Tu m’as sauvé la vie un nombre incalculable de fois », murmura-t-il. « Tu m’as appris à rester. »
Le soir adoucit les stores. Elena jeta un coup d’œil à l’intérieur, les vit dormir joue contre front et choisit de ne pas rompre le charme.
Chapitre 5 — La porte, le cri
À la tombée de la nuit, elle revint avec une solution saline fraîche et murmura des excuses pour l’interruption. La poignée tourna. La porte s’ouvrit.
Le graphique lui glissa des doigts jusqu’au sol.
Alden restait immobile , la bouche esquissant un léger sourire. Le museau de Ritchie reposait dans l’encoche sous le menton d’Alden, les yeux clos. L’écran affichait une simple ligne droite.
Pendant une seconde interminable, le silence ressembla à une perte sans merci .
Lire la suite sur la page suivante >>