Mais il y avait une chose étrange : il ne restait jamais longtemps. Après quelques mots doux et un sourire, il s’éclipsait discrètement. Sa présence soulevait des questions. Un jour, incapable de contenir ma curiosité, je l’interrogeai :
— Excusez-moi… pourquoi apportez-vous des fleurs à cette dame chaque jour ? Nous savons que vous n’êtes pas son mari.
Il soupira profondément. Ses yeux se remplirent de larmes avant qu’il ne réponde :
— Non, vous avez raison, je ne suis pas son mari. Mais je le fais pour lui.
Interloquée, je le regardai. Alors il me confia son secret. Cet homme était l’ami de longue date du mari de la patiente. Ce dernier, malheureusement, était hospitalisé ailleurs, immobilisé et incapable de bouger. Et pourtant, durant toute leur vie commune, il n’avait jamais cessé d’offrir des fleurs à sa femme. Sans raison particulière, juste pour la voir sourire. Il répétait toujours que ce sourire était “la plus belle chose du monde”.
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